Dans les coulisses du grenier à graines de l’ONF
La forêt doit accroître sa résilience face au changement climatique. C’est justement l’objectif de la sécherie de la Joux, nichée au cœur du Jura, qui sélectionne et prépare les meilleures graines pour assurer la qualité des forêts françaises. Gérée par l’ONF (Office national des forêts), elle est aujourd’hui le seul équipement public de ce genre en France.
Près de 80 % de la forêt française se régénère naturellement. Les 20 % restants sont replantés par l’Homme.
Ces interventions s’effectuent pour remplacer des sujets dépérissants et reboiser des zones incendiées ou des terres agricoles abandonnées, par exemple. Il s’agit aussi, de plus en plus, de gérer et d’anticiper les effets du réchauffement climatique sur la forêt.
C’est l’une des missions de l’ONF (Office national des forêts), gestionnaire des forêts domaniales et communales, qui représentent environ le quart du couvert forestier de nos régions.
Une sélection rigoureuse
Pour garantir un maximum de réussite à ces plantations, la qualité des graines est essentielle. La sécherie de la Joux joue ce rôle de sélection des graines des quelque 70 essences et variétés principales qui composent la forêt française. Elle est la dernière des sécheries publiques, créées dans les années 1950 afin d’assurer le renouvellement des forêts sollicitées par les efforts de reconstruction d’après-guerre.
Rebâtie et agrandie en 1982, la sécherie de la Joux ressemble à un immense hangar de 3 000 m2, divisé entre une unité de production, de stockage et de conditionnement des graines, et une ferme de 800 m2 dédiée à la post-maturation (séchage sur plusieurs mois) des cônes de résineux.
Châtaignes et glands sont récoltés au sol, tandis que les cônes, faines et autres samares sont directement prélevés sur les arbres. L’ONF sollicite des grimpeurs-cueilleurs indépendants, dès que les agents de terrain constatent les fructifications, entre la fin de l’été et le milieu de l’automne surtout. Les récoltes se concentrent sur les vergers à graines et les peuplements classés, de grande qualité génétique. Chaque essence suit un protocole de traitement particulier à la sécherie, où une équipe nettoie, trie et teste les graines recueillies.
12 à 15 000 kilos de graines vendus chaque année
La sécherie de la Joux écoule les trois quarts de ses semences forestières auprès des pépiniéristes. « 12 à 15 000 kilos de graines sont vendus chaque année à des pépiniéristes privés des quatre coins de France, à qui il revient de planter les essences, en racines nues ou en godets », explique Émeric Bossis, responsable d’unité de production de la sécherie de la Joux. L’autre partie est utilisée dans le cadre des stratégies de reboisement planifiées par l’ONF. La traçabilité de ces graines revêt un intérêt majeur : provenance, date de récolte et facultés germinatives sont minutieusement renseignées, pour une gestion optimisée de la forêt de demain.
Un processus en six étapes
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