
Le sylvatorium est un nouvel atout pour notre territoire !
Interview d’Édouard Meunier, maire de la commune savoyarde de Queige
Maire depuis 2014 du village savoyard de Queige, Édouard Meunier se réjouit que la forêt communale de Molliessoulaz dispose désormais d’un sylvatorium. Fruit de plusieurs années de travail mené en partenariat, ce site remarquable contribue à la découverte et à la valorisation du patrimoine forestier.
Présentez-nous la commune de Queige
Queige est un village du Beaufortain à une trentaine de kilomètres à vol d’oiseau du mont Blanc. Pour moi comme pour ses 900 habitants, c’est évidemment le plus joli pays du monde ! La filière du fromage AOP Beaufort, l’hydroélectricité (qui permet au Beaufortain de fournir largement plus que les besoins de toute la Savoie) et, bien sûr, le tourisme sont les points forts de notre activité économique. La commune s’étend sur 3 500 hectares, dont 2 500 hectares d’espaces forestiers ! Gérée par l’ONF, la forêt communale de Molliessoulaz couvre 1 000 hectares essentiellement situés sur les hauteurs.

Comment est né ce projet de sylvatorium ?
Fin 2019, l’ONF nous a contactés, car il souhaitait créer un nouveau sylvatorium, c’est-à-dire un sentier de découverte sensorielle de la forêt doté d’espaces de relaxation. L’ONF, qui venait alors d’ouvrir le premier sylvatorium de France en Auvergne, dans la station thermale du Mont-Dore, était convaincu que la forêt de Queige était un site idéal ! Pour être franc, l’équipe municipale n’a pas été très enthousiaste au début. On était perplexe, on se disait que la commune n’avait pas les moyens financiers pour lancer un tel projet. L’entretien des 70 kilomètres de routes est une priorité qui contraint notre budget municipal. Pourtant, ce projet nous intéressait, car il s’inscrivait dans notre volonté de développer une offre touristique quatre saisons originale et durable sur notre territoire et valoriser notre belle forêt. C’est alors que l’ONF nous a parlé du Fonds de dotation botanic et du soutien qu’il pourrait apporter au projet. Très vite, nous nous sommes rencontrés et les étoiles se sont alignées !

Le Fonds de dotation a donc permis de lever le frein financier ?
Il y a beaucoup contribué en effet ! Nous avions déjà entrepris une recherche de fonds publics auprès de l’Europe (via le programme LEADER), de l’État, de la Région et du Département, mais l’envergure du projet nécessitait d’élargir les sources de financement.
Aller chercher des fonds privés ne faisait pas partie de nos habitudes et je suis très heureux que nous en soyons sortis. Lorsque des structures publiques et privées ont des intérêts communs, tout le monde gagne à travailler en partenariat.

Après plusieurs années de travail, le sylvatorium s’apprête donc à accueillir le public ?
Il a fallu du temps pour tout caler puis pour réaliser les travaux, mais ça y est, tout est prêt !
Nous avons aménagé un sentier de découverte pédestre d’1,6 kilomètre, dont une partie est accessible aux poussettes et aux personnes à mobilité réduite. Certaines coupes ont été réalisées afin de créer des « fenêtres » à travers lesquelles on peut admirer le mont Blanc. Il y a des arbres majestueux, dont un sapin qui date de la Révolution française, une dizaine de petits ponts de bois enjambent les ruisseaux… le cadre est enchanteur. Il y a aussi une ancienne cabane forestière, spécialement aménagée en espace de découverte de la forêt. Il y a enfin cinq spas forestiers qui invitent à s’immerger pleinement dans la forêt pour prendre le temps de se reconnecter à la nature et de se ressourcer, ainsi qu’un parcours ludique spécialement destiné aux enfants. Pour y emmener mes petits-enfants, je peux témoigner du caractère apaisant de cette expérience !
J’espère, et je crois que les habitants et les touristes de passage dans le Beaufortain apprécieront ce site formidable et qu’ils prendront goût aux bains de forêt !
